« Vous arrivez ou vous partez? » lance Cal Fraser aux gens qui se trouvent sur la berge surplombant son petit quai. Outre les bateaux saisonniers se trouvent deux caravanes flottantes et quatre grands tonneaux en bois qui flottent le long de la passerelle.

« Si je ne suis pas occupé, je suis toujours heureux de leur faire visiter les lieux, confie-t-il. Car tout le monde est très curieux. »

Lorsqu’un client se présente, il s’assure de lui montrer le salon, le bar tiki et le réfrigérateur, les trois salles de bains et les douches, la cuisine extérieure et les tables. Puis il s’enquiert de ses projets.

Parfois, les gens ont leurs propres projets. Mais il arrive aussi que Cal transmette sa connaissance du terrain.

« Je veux avant tout les inciter à rester dans la région », fait-il savoir.

Idéalement, il aimerait que les gens déballent leurs affaires et ne remontent pas dans leur voiture pendant toute la durée de leur séjour. Il préférerait qu’ils louent l’un de ses vélos électriques, qu’ils téléchargent l’un de ses guides touristiques et qu’ils partent à la découverte d’une plage plus isolée, d’un joli sentier, d’un phare, d’un vignoble ou d’une cidrerie, puis qu’ils reviennent et se rendent dans l’un des restaurants des environs.

« Nous essayons de promouvoir tout le monde ici, affirme-t-il. Il y a beaucoup de gens qui ont travaillé dur pour créer des commerces, et j’aime essayer de les faire tourner les uns vers les autres. »

Cal a grandi dans la région et a toujours su qu’elle était magnifique. Il a quitté les lieux pendant une courte période, mais il est revenu et a travaillé comme pêcheur avec son frère.

« J’ai toujours été fier de dire que je venais d’ici, souligne-t-il. Je pensais que la ville avait beaucoup de potentiel et qu’elle accueillait beaucoup de touristes, mais les gens ne restaient pas longtemps. »

Les gens s’arrêtaient et prenaient des photos pour montrer la petite ville pittoresque qu’ils avaient traversée, une fois rentrés chez eux. Mais ils poursuivaient toujours leur route.

« [Murray Harbour] avait juste besoin d’offrir une petite raison de rester », soutient Cal.

C’est Jen Smith, la conjointe de Cal, qui a eu la première l’idée des AirBnB flottants. Le couple avait déjà acheté une marina privée, puis il a vu des caravanes flottantes à vendre sur Kijiji. Jen a pensé que cela pourrait fonctionner. Cal a ri, mais il s’est dit que cela valait la peine d’essayer.

« Après cette idée, je pense que nous avons fait quelques recherches, indique-t-il. Il n’y en avait pas sur l’Île-du-Prince-Édouard, c’est certain. »

Les propriétaires initiaux des barils flottants ont été poussés hors de la ville par de nouveaux règlements dans leur maison de l’Ontario qui limitaient les propriétés à une seule location AirBnB. Ils ont finalement décidé de quitter le pays. Mais ils avaient connu un grand succès au Canada, et personne ne voyait pourquoi cela ne fonctionnerait pas aussi bien à l’Île du Prince Édouard.

Cal et Jen ont fini par acheter deux caravanes flottantes et les quatre « tonneaux à vin » aux mêmes personnes.

Ajouter des locations à la propriété signifiait accueillir plus de voitures, ce qui impliquait de déplacer le parc de stationnement, d’ajouter une nouvelle rampe d’accès au quai, puis de nouvelles toilettes et douches, ainsi que des espaces pour que les gens puissent s’amuser.

« Nous avions besoin d’une aide supplémentaire pour concrétiser notre vision”, explique Cal. “Nous aurions pu, vous savez, ramasser et économiser de l’argent, mais il nous aurait probablement fallu deux ou trois ans pour en arriver là. »

Le couple avait une idée en tête, mais la source de revenus n’était pas encore établie. Il ne pouvait imaginer qu’une banque traditionnelle lui prêterait l’argent dont il avait besoin.

« Nous sommes allés voir la CBDC [la Corporation au bénéfice du développement communautaire], nous lui avons fait part de notre idée et lui avons montré notre plan d’affaires et tout le reste, raconte Cal. La CBDC nous a dit :« Oui, ça va marcher… »

Cal a apprécié la relation établie avec la représentante de la CBDC et a senti que son enthousiasme a aidé à faire avancer le projet et à obtenir l’approbation du conseil d’administration de la CBDC PEI locale. L’information sur les différents programmes de financement et de formation a été précieuse, mais l’aide apportée pour l’étude de marché a vraiment renforcé la validité de l’idée. Il y avait un manque évident d’hébergement nocturne dans la région.

« Il y avait beaucoup de locations à la semaine, mais certaines personnes ne cherchaient pas à louer à la semaine. Beaucoup de gens ne veulent qu’un ou deux jours, explique Cal. C’est un très petit village. Il est beau et il a des choses à offrir, mais peut-être pas assez pour un séjour d’une semaine. »

Ils ont reçu beaucoup de touristes, leurs chambres étant réservées à près de 90 % en juillet et en août, alors qu’ils n’en sont qu’à leur deuxième saison de location. Mais ils ont été surpris de constater que les habitants de l’île eux-mêmes, venus d’autres régions de la province, leur apportaient un flux régulier de recettes. Il n’est apparemment pas nécessaire de venir de loin pour reconnaître la beauté de la région et les avantages d’un week-end de détente dans une localité idyllique.

« Ils sautent dans la voiture, font quelques heures de route et adorent cet endroit, raconte Cal. Je pense que c’est magnifique. »

« C’est un très petit village. Il est beau et il a des choses à offrir... »

CAL FRASER,
NELLIE’S LANDING MARINA INC.

« Ambitions » est une publication de l’Association atlantique des CBDC destinée à promouvoir et à célébrer les petites entreprises et la réussite entrepreneuriale dans les collectivités que nous servons.

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À l’attention de : Helen Michel
Assistante de programmes pour le marketing et les communications
Association atlantique des CBDC
459, rue Murray, bureau 200
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